Svava Magnúsdóttir ♦♦ If I were a boy ♦♦ [Terminée]

I - MIRACULOUS BREATH

NOM, PRENOMS : Svava Magnúsdóttir
DATE DE NAISSANCE, ÂGE : onze novembre mille neuf cent quatre-vingt-dix, 20 ans
ORIGINES : Islandaise
TRAITS DE CARACTERE : Lunatique ♦ Garçon manqué ♦ Drôle ♦ Grossière ♦ Sociable ♦ Franche ♦ Rêveuse ♦ Indépendante ♦ Mélancolique ♦ Désinteressée ♦ Altruiste ♦ Etourdie ♦

III - LOADED WITH COURAGE

♦ Depuis quand habitez-vous Reykjavik ? J‘ai encore du mal à réaliser que je suis depuis quelques temps inscrite sur la liste des habitants de Reykjavik. Ce n‘est pas ma ville, ce n‘est même pas un environnement que je connaissais avant de poser mes deux valises à la descente du bus. Je suis une visiteuse ici, une touriste, une réelle étrangère. Avant je connaissais les deux vaches du voisin, la vieille timbrée avec son poisson rouge qui croyait qu’elle était mariée à un aviateur américain, alors que tout le monde savait que son mari pêcheur était mort depuis vingt ans, ainsi que les animaux grouillant dans notre maison. Aujourd’hui je me retrouve plongée dans cette foule innombrable, fréquentant des personnes aux physionomies diversifiées, aux accents inconnus et surtout face à des étrangers avec lesquels je suis incapable de communiquer. Je parle islandais, l’islandais bien nordique avec mon propre patois et depuis cinq mois que je suis dans la capitale je suis confrontée à des langues étrangères telles l’anglais, le danois et le français. J’habite Reykjavik et je n’y suis pas heureuse, pourtant j’ai choisi de tout quitter, le nord, mes parents, mon chien, et tout cela dans le but de me prouver égoïstement que j’étais une fille forte. Je suis folle, mais maintenant que j’y suis, je dois aller jusqu’au bout.

♦ Que vous évoque l'esprit de Noël ? Deux sentiments totalement opposés. D‘une part je me sens toute guillerette, comme une enfant qui redécouvre les joies des fêtes, la magie de noël. Je suis une rêveuse, une grande gamine, et cette ambiance me revigore. Il faut dire que les décorations et les éclairages de la capitale m‘entrainent d‘autant plus dans cette magie chaude et dorée. C‘est un plaisir d‘entendre des enfants s‘extasier sur les cadeaux qu‘ils rêvent d‘avoir, de sentir les effluves des sapins, juste de rêver un peu. Mais ici, à Reykjavik, je sens mon cœur se serrer. Je suis loin de ma famille, loin de mon foyer, loin de ma cheminée et de mon sapin de noël. Je n’aurais pas de cadeaux cette année, je suis désormais seule dans cette ville, comme une adulte que je voulais être, mais qu'au fond je suis loin d’être. Quand j’entend les quelques connaissances que j’ai réussi à me faire depuis mon arrivée parler de réveillon, de grands diners, de repas en famille, je sens la mélancolie monter en moi et s’insinuer dans tout mon corps. J’ai vingt ans et je me suis lancée dans une trop grande aventure qui me dépasse et me fait plus peur que jamais. Noël réchauffe mon cœur à travers sa magie, mais fêter noël seule c’est pire que tout.

♦ Avez-vous décoré votre sapin de Noël ? Pourriez-vous décrire votre salon. Est-il plutôt festif ou fade ? Mon sapin, si vous saviez comme je suis déçue. Chez mes parents, chaque année nous dressions un grand sapin. C‘était un vieil ami à mon père qui le ramenait de la forêt de Egilsstaðir. Chaque année nous étions fiers de le décorer, lui si majestueux, si imposant dans notre salon. Petite, ce sapin était devenu mon totem à cette période de l‘année, je pensais qu‘il était magique et que si je l‘habillais comme mon plus beau précieux, le nombre de cadeaux doublerait. Même l‘année dernière ce rituel s‘est imposé à moi, mais aujourd‘hui je me retrouve avec un sapin minuscule, juste honteux à ma mémoire. Pourtant j‘essaie de faire de mon mieux pour lui donner cette petite touche de magie. Mais cette magie s‘est perdue, je ne la retrouve pas ici à Reykjavik. Il faut dire que les quelques décorations que j‘ai réussi à me procurer pour pas très cher sont en plastique. Mes boules de noël en bois, mes guirlande en fourrures sont restées chez mes parents. Je regarde mon salon et je le trouve tristounet. Un enfant me dirait qu‘il est beau, mais moi je le trouve faux et tellement impersonnel. Même le sapin ne dégage pas l’odeur que j’aime. Je n’ai pas de cheminée, j’ai essayé de tapisser les meubles de paillettes mais j’ai peur que Blanche, mon chat ne les avale et s’étouffe. Cette année noël ressemble à une mauvaise farce.

IV - WHO WOULD HAVE KNOWN

PSEUDO : Fruitée
OU AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? Sur NY the Dark Side
AVATAR : Coco Rocha
COMMENTAIRE, QUESTION : Je n’ai pas rpgé depuis que je suis rentrée à la fac, sooo je vais tester ce forum, j’espère m’y plaire et pouvoir m’investir un peu. Mais même si je peux vous promettre un rpg d’une qualité correcte, du bon flood, je ne peux rien promettre au niveau du temps consacré à ce forum, cela dépendra de mon organisation au travail universitaire (qui durant tout le premier semestre était un vrai désastre xD)

II - TO INHALE A BEARD

“ Etre une fille ... „

La frénésie qui s’était emparée de toute l’école semblait étrangère à Svava. Pourquoi se mêlerait-elle à toutes ces conversations futiles et si vides d’intérêt? Qu’avait-elle à gagner en complotant comme toutes les autres filles de son âge pour réussir à détrôner la reine de soirée évidente qu’était Siobhan? Elle irait à ce bal, c’était sa dernière année, elle ne pouvait pas y déroger. Mais avec qui? Un sourire apparu sur son visage pendant une fraction de secondes. Mais quelle idiote elle faisait. Au fond elle ressemblait à toutes ses camarades de classe, elle essayait de se soustraire du lot mais ses préoccupations restaient tout autant frivoles. Les garçons…la grande conversation taboue à la maison. Elle savait très bien que si elle devait un jour présenter un garçon au seuil de la maison, il passerait sous l’examen minutieux du fusil de son père. Quelle connerie! Comme si elle allait s’enticher d’un crétin comme ce Snorri qui frimait sans cesse. S’il ne s’était pas fait larguer par Siobhan une semaine avant le bal, elle aurait presque eu pitié de lui et de sa nullité, mais là les choses se corsaient. Elle le connaissait depuis qu’il était haut comme trois pommes. Ils avaient grandi ensemble, mais très vite sa « crétinitude » avait surplombé tous ses autres traits de caractère. Elle n’avait aucune envie de se retrouver sur sa liste de cavalières potentielles car plus ou moins potables selon son cerveau défaillant. Que son nom soit inscrit sur cette liste ne la flattait pas, au contraire, elle faisait tout depuis une semaine pour échapper à Snorri. Elle le connaissait assez bien pour s’attendre à un discours sur la pitié qu’elle devait lui accorder, elle se devait d’être miséricordieuse. Une B.A ça? Nan mais la blague! Se coltiner ce crétin durant toute une soirée, il n’en était pas question. Il s’enticherait facilement d’une autre pimbêche qui penserait ainsi s’élever au niveau de Siobhan. Comme si on pouvait s’élever à son niveau…non ce n’était pas la jalousie mais plutôt une certaine résignation qui tenaillait Svava dès qu’elle pensait à cette superbe fille. Siobhan était belle, riche, intelligente mais quelque peu trop hautaine et cynique. Elle détestait sa vie et le faisait payer à sa manière en rabaissant les autres. C’était du gâchis, même Svava le reconnaissait, même si elle ne l’appréciait pas. La sonnerie qui annonçait la fin de la pause résonna dans tout le couloir. La jeune brune referma d’un coup sec son casier et replaça sur son épaule osseuse la anse de sa gibecière en cuir. Pour une fois elle était dans les temps, elle n’aurait pas à se dépêcher pour attraper le bus, sa journée était terminée, elle aurait même le temps de passer au magasin. Son empressement fut de courte durée, un corps massif se posa avec lourdeur contre le casier voisin. Svava recula de quelques centimètres, elle était foutue. Snorri la dépassait d’une tête, il passa une main dans ses cheveux blonds et émit ce son ridicule qu’il pensait être un rire sensuel et dragueur. Perplexe, l’islandaise le dévisagea et se maudit intérieurement. Il l’avait coincé. Maintenant soit elle le cognait, soit elle s’avouait vaincue. La première perspective lui semblait bien plus alléchante. Elle recula encore de quelques centimètres. Sentir l’eau de toilette de Snorri, mélangée aux effluves corporelles la répugnait à l’avance. Pourtant il n’était pas moche. Il était même un beau spécimen de la race humaine, mais qu’est-ce qu’il était con.
« Dégage Snorri, on a rien à se dire. »
Le jeune homme haussa un sourcil, il était loin d’être surpris mais il saurait la faire craquer. Il aurait Blanche-neige. Il inclina sa tête vers elle et lui lança un regard pénétrant, tandis que ses doigts venaient remettre en place une mèche de cheveux de la farouche derrière son oreille. Ca les faisait toutes craquer, Svava en connaissait plus d’une qui s’étaient évanouies. Elle-même tressailli. Pourtant malgré sa défaillance, un claquement sec résonna. Snorri lâcha aussitôt la mèche de cheveux surpris tandis que la douleur disparaissait. Ce n’était qu’une petite tape, mais cela n’avait rien d’amical venant de la part de Svava.
« Allez zaza fais pas ta conne, sors avec moi juste ce soir-là. Tu sais à quel point j’ai le cœur brisé, tu pourrais faire ça pour moi. Tu sais j’ai jamais dit à personne que t’étais follement amoureuse de Emíl quand on était plus jeune, alors que ce mec c’est le pire looser qu’on puisse avoir dans une telle école. Tu m’as beaucoup déçu za… »
« Ferme-la pauvre con sinon je vais te briser autre chose que le cœur… »
Elle sentait la fureur monter en elle. Comment ce trou du cul osait lui ressortir une vieille histoire comme ça! C’était ignoble. Mais quelle conne elle faisait! Il n’y avait aucune honte à avoir été amoureuse de ce mec, elle était jeune et lui attachant mais trop bizarre. Elle n’avait aucune raison d’en rougir.
« Allez zaza fais moi plaisir…c’est pas comme si j’allais raconter à tout le monde que ta mère est une lesbienne… »
Le coup partit tout seul. Un craquement se fit entendre. Svava ne put s’empêcher de se tenir la main tout en mugissant gravement. Putain qu’est-ce que ça faisait mal. Elle s’était pétée un truc ou quoi? Mais bordel pourquoi ce trou du cul l’avait cherché comme ça. Elle lui lança un bref coup d’oeil. Snorri se tenait la machoire, les yeux exorbités. Il se retenait de lui en décrocher une, mais sa mâchoire l’élançait trop pour que ses idées soient bien claires.
« T’es vraiment une…pourriture! »

“ ... alors qu'il voulait un garçon. „

La hache resta plantée dans la buche. Ses mains tremblaient, rouges, moites et si douloureuses. Elle aurait des cloques le lendemain, elle en était certaine. C’était quoi cette vie de merde? L’autre vieux con était mort, le magasin vendu, et elle, elle devenait quoi? Plus un seul avenir possible dans cette région de merde! Elle aurait été un garçon elle aurait pu servir à quelque chose. Tenir la ferme, devenir ouvrier dans une usine comme son père, tout du moins avoir l’approbation de ses parents pour son avenir. Mais là, elle n’était rien. Juste une fille qui ne servait à rien, sauf à créer des ennuis. Svava avait refusé de se marier avec l’autre attardé mental qui rêvait de sauter d‘iceberg à iceberg, et avait créé des tensions entre la famille de Snorrir depuis qu’elle lui avait déboité la mâchoire. Son père la traitait de bonne à rien. En effet que faire dans cette région désertique quand on a vingt ans et aucun avenir, juste un diplôme d’étude en poche? Partir. Et loin, très loin. Tout plaquer et devenir quelqu’un d’autre. Cette idée avait poussé dans sa tête et germé durant quelques mois. Cette fois-ci, elle avait atteint la limite du déraisonnable. Reykjavik. Partir là-bas, et tout rebâtir. Une nouvelle vie, un avenir, un nouvel espoir. Il lui suffisait juste d’un ticket de bus et elle serait amenée là-bas. Son départ tenait en un ticket de bus. Ticket qui se trouvait actuellement dans sa poche de jean. Si elle ne partait pas aujourd’hui, elle ne partirait jamais, elle se connaissait. Il faisait nuit noir, elle laissa tomber les buches et rentra, déterminée. Il ne fallait pas qu’elle craque. Elle ne dirait pas au revoir, les adieux larmoyants feraient tout capoter. Son baluchon était prêt, quelques utilités, ses économies, et son chat. Elle enfonça son bonnet jusqu’aux oreilles et laça ses bottes. Ne pas craquer. Elle descendit les escaliers et passa devant la porte de la cuisine où sa mère cuisinait. Son père ouvrit dans le même temps la porte et se retrouva nez à nez avec elle.
« Tu fous quoi là dans cette tenue? C’est l’heure du diner. »
« Je me casse. »
Elle contourna son père qui s’était immobilisé, interloqué par sa réponse. La tête de sa mère apparue dans l’embrasure de la porte de la cuisine. Svava atteint la porte, sortit sur le seuil de la maison et se retourna une dernière fois.
« Désolée. Je vais à Reykjavik. »
La porte claqua derrière. Svava enfouit ses mains bien profondément dans ses poches, et caressa le ticket de bus. Sa libération.