Ágúst Geirsson
Messages : 58 Date d'inscription : 15/12/2010 Pseudo : BABINE. Credits : DISTURBING MIND™. Quote : « Mon cœur se remplit comme un ballon, prêt à exploser. Et là, je comprends qu’il faut que je lâche prise, que j’arrête d’essayer sans cesse de m’y raccrocher. Et ça glisse sur moi comme de la pluie. »
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| Sujet: (429) someday baby ; Grima Ven 17 Déc - 16:39 | |
| Une étrange sensation d’engourdissement m’étreint les poignets. Les sachets plastiques pendouillent encore au bout de mes bras gelés, je reviens des courses. Le visage rougi par le vent froid, et les chaussures comme bouffées par de la neige résistante. Je ne supporterai pas plus longtemps cette période de mon existence ; ce retour aux sources qu’il me semble regretter au plus les jours avancent. Soufflant de dépit, ou bien serait-ce d’agacement ? Je préfère balayer les vilains songes de mon crâne, puisque déjà, une bile remonte le long de ma trachée. Haine ou dégout, je ne suis jamais sûre de ce que mon propre corps me réserve. Claquant les pieds à l’entrée, mes semelles se frottent l’une contre l’autre et se débarrassent des vestiges blanc maculé. J’ignore si elle est déjà éveillée. Ma muse, lorsque je me suis échappé, était encore plongée au beau milieu du royaume de Morphée. En pensant furtivement à son petit corps aux nuances laiteuses, j’esquisse un vague sourire. La chaleur de l’appartement m’envahie, comme une vague submerge la côte sableuse. Jetant un rapide coup d’œil aux environs, je laisse nonchalamment s’écraser les commissions dans un coin du hall et entreprend de retirer mon manteau. L’écharpe de couleur vert fade, enroulée tel un serpent venimeux autour de ma nuque, tombe sur le parquet ciré. Avorton que je suis, je feins de ne pas l’avoir remarqué et accroche ma veste mollement à l’une des tiges du porte manteau. Mâchouillant ma joue nerveusement, je devine à quel point je reste un sale gamin immature et égoïste. Virant mes bottines avec une rapidité étonnante, je n’avais même pas pris la peine de faire les lassés. Et puis je m’en vais, je file à l’intérieur du salon et j’abandonne mes affaires. Elles sont semblables à des algues échouées sur la plage, que l’on pourrait piétiner sans vergogne. Je m’en réjoui d’avance. Je vais voir et entendre mon aimée d’abord me sermonner, pour ensuite hargneusement me détester. C’est amusant, le temps passe, mais jamais je ne me lasse de la voir enrager. Elle est la beauté, l’ivresse renversante qui fait flancher mes entrailles, qui brouille ma cervelle malade. Impossible de m’en défaire, je suis hypocrite et névrosé. Je suis dramatiquement épris d’elle. Jamais je ne lui dirais, ni ne me l’avouerai totalement. Pourquoi doit t’on forcément parler ? C’est insensé, stupide et puéril. L’humanité paraît être contrainte à suivre de pénibles règles. Des lois que l’on appelle logique, que l’on prétend symbole de la civilisation. Echanger, parler, s’exprimer. C’est beaucoup trop compliqué et délirant pour un spécimen dans mon genre. Pour nous deux - monstres aux masques d’agneaux, prêts à dévorer et déchiqueter quiconque tenterait de nous briser. Chien enragé, je le demeure vraisemblablement. Une attaque à son encontre, un pique de douleur ou une parole mesquine ; provoque un état de colère dont je ne suis plus maître. Incorrigible et impulsif, elle me murmure souvent au coin de l’oreille. Et je m’apaise, de la soie liquide coulant le long de mon dos, enveloppant mes muscles. Grima comprend mon malaise, je cerne ses faiblesses. Complémentaires, tellement trop. Je la détruis, elle m’accable. Je la répugne, elle m’esquinte d’une violence inhumaine. Les chaussettes glissent sur le sol, je manque de m’affaler de mon entière grandeur. Et glousse seul. Suis-je cinglé ? Souriant à pleine dents, je frôle le canapé sans remarquer cette blondinette enflammée, poupée de chiffon blottie entre les coussins. Trop obnubilé par la bière qui m’attend dans le frigo, je m’emprisonne la conscience pour quelques instants. Le bruit rassurant de l’appareil me fait enfin me sentir chez moi. Pour de bon. Tirant un tiroir à l’aveuglette, je fouille et ne trouve pas mon bonheur. Récidivant mon acte avec celui d’à côté, l’énervement me guette. Dernière chance avant que je n’explose, mes doigts s’agitent et rencontre objets divers et variés. Le décapsuleur reste aux abonnés absents, ma témérité précaire s’envole. Je grogne promptement. « Mais merde ! GRIMA OÙ EST CE PUTAIN DE DECAPSULEUR ? » . Je termine ma phrase en criant, sans m’en rendre compte. Ma tête tournant de droite à gauche, tandis que ma main pose brutalement la bouteille au liquide gazeux sur le plan de travail. Et où est se cache ma sirène ? S’est t’elle évaporée par la fenêtre qui ingère les rayons du soleil ? Luminosité nordique, éthérée et légère. Mon bas ventre me fait mal, un frisson me remonte dans la colonne vertébrale. La terreur me surprend, traitresse rebelle fabriquant dans mon esprit les pires paniques. | |
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Gríma Eggertsdóttir
Messages : 13 Date d'inscription : 16/12/2010 Pseudo : Springfield Credits : bliss Quote : celui qui se transforme en bête, se délivre de la douleur d'être un homme
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| Sujet: Re: (429) someday baby ; Grima Sam 18 Déc - 16:39 | |
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