Asgeir Bergmansson - JUST KIDS.

I - MIRACULOUS BREATH
NOM, PRENOMS : Ásgeír Ingmar Bergmansson
DATE DE NAISSANCE, ÂGE : 4 janvier 1986
ORIGINES : Islandais par le père, anglais et français par la mère.
TRAITS DE CARACTERE : Ásgeír est un garçon qui parait, au premier abord, tout à fait antipathique. Ce n'est pas du tout un effet voulu, et ce n'est pas du tout le cas, c'est juste qu'il se fabrique une carapace pour pouvoir atteindre d'autres choses. C'est un grand paumé. Encore un enfant, mais un enfant grandi trop vite, qui se cherche partout, qui aime un peu trop le bizarre, qui a un besoin d'expression artistique monumental qui le bouffe jusqu'à la moelle. Ce n'est pas pour autant quelqu'un de triste, non. Peut être mélancolique, mais il rirait en employant ce terme, le trouvant trop prétentieux. Attention! Si Ásgeír peut en avoir l'air, il n'est pas prétentieux pour un sou. Il s'intéresse à lui surtout pour comprendre sa perception du monde extérieur. Pour comprendre le monde extérieur. En fait, il serait à demi autiste, ce garçon, s'il n'avait pas un si grand amour des rencontres de tout type. Il parle à n'importe qui n'importe quand. Par ailleurs, il ne ment jamais, ce qui parfois lui porte préjudice - toute vérité n'est pas bonne à prendre, mais il a le raisonnement de gosse que si c'est vrai, pourquoi ne pas le dire. Et puis, il a été élevé comme ça!... C'est un garçon très tendre, patient, avec un monde à lui trop lourd sur les épaules. Il faut creuser pour trouver le vulnérable. En somme, si vous lui parlez sans creuser, il vous paraitra sans doute excentrique - ce qui l'énerve au plus haut point. Grand manieur d'humour anglais, sarcastique à l'occasion, il est surtout profondément lunatique. D'humeur excellente une minute, il peut devenir un vrai goujat la seconde d'après. En parlant de goujat, les filles? Tudieu, ce sont des êtres vivants comme les autres, l'amour, l'amour, ça n'existe pas, qu'est-ce? C'est à part ça un garçon distrait qui oublie tout toutes les cinq minutes. Hé bien, vous connaissez Fringe? C'est un peu Walter en plus jeune.

III - LOADED WITH COURAGE

Depuis quand habitez-vous Reykjavik ? Je suis né à Londres, mais très vite mes parents sont partis en Islande, à Reykjavik précisément. Mon père gagnait pas mal d'argent pour des raisons qui m'échappent, et du coup on a pu très vite avoir un appart assez grand - celui dans lequel j'habite maintenant, précisément. Sauf qu'après que ma mère soit partie, j'en ai eu marre très vite de mon père, et a dix sept ans je suis retourné vivre à Londres. Vers vingt ans cependant, l'Islande m'appelait un peu trop - ses paysages surtout. Alors, comme mon père avait disparu dans la nature, je suis retourné à Reykjavik, vivre dans l'appartement. Que vous évoque cette ville et sa période hivernale ? J'aime bien les décorations, les traditions, tout ce qu'il y a de féerique, ou magique dans noël, même si c'est totalement commercialisé etc - enfin, je vais pas me mettre à faire l'anti consommateur, je ne suis ni dans un camp, ni dans l'autre. Mais les décorations, la neige, les lumières dans la neige, tout ces trucs qui captent le regard, ça me plait. L'idée que ça réunisse les familles aussi - moi j'en ai pas beaucoup, mais ça me fait plaisir quand les gens me parlent de leurs expériences. Ils ont l'air content. Il y a quelque chose d'authentique et de pur qui réside dans noël, qui s'oppose à la connerie de notre société - connerie, je vais loin, je la comprend pas je peux pas l'insulter. Enfin, bref, on va encore dire que je suis naïf. Comptez-vous fêter la Saint-Valentin ou pensez-vous que cette fête est à unique but commercial et qu'il n'y a aucune raison de fêter quoi que ce soit ? Option deux. Et quand bien même je n'aurai pas trouvé cette fête complètement commerciale, je n'ai pas d'amoureuse, et ne compte pas en avoir de sitôt. En plus, je veux dire, de ce que j'en connais des bouquins, il n'y a absolument pas besoin d'avoir une date précise pour offrir des cadeaux à la personne qu'on aime. Et puis, les cadeaux...Ça ne me semble pas une manière très convaincante de montrer qu'on aime. Les objets ne sont pas source de vérité, ou de sentiments. On a que soi même à donner à l'autre, le reste n'a rien de très intéressant - partager en créant plutôt qu'offrir des trucs tout faits.

IV - WHO WOULD HAVE KNOWN
PSEUDO : Appo.
OU AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? Bazzart - et puis, j'étais là à la version un
AVATAR : Boyd Holbrook.
COMMENTAIRE, QUESTION : mes ptits lapins.

II - TO INHALE A BEARD

J'ai froid, et faim. Le vent trop frais glisse sur mon visage, ou plutôt il l'écorche, c'était douloureux, puis ça ne l'est plus - je ne sens plus rien. Ma peau est très froide, j'ai peur, ou plutôt je n'ai pas peur, mais je me sens lentement m'effacer. J'ai la sensation persistante d'avoir perdu tout lien à la réalité. Paris n'est pas accueillante, non. Finalement ma mère était le digne portrait de son pays. Je ne suis qu'une toute petite fille, égarée dans un coin d'ombre, entre deux ruelles. Comment suis-je arrivée là? Je ne sais plus, vraiment. Si je devais raconter des histoires, je serai une conteuse nulle, les personnages changeraient sans cesse de prénom, ce ne serait jamais au même endroit, et puis, les gens seraient des fées plutôt que des hommes, et la vie serait nulle. Mais je m'emporte. Tout s'emporte en moi, tout s'en va. Ce n'est pas triste, non! Somme toute je fonds en même temps que la neige. On verra bien, ce qu'il y a en dessous. Ça n'a pas d'importance. Je subirais les choses au lieu de les vivres. La neige qui passe à travers ma robe toute fine, et qui s'empare de tout mon corps - le froid qui m'enlace dans une espèce de danse qui me dépasse. La ville, sa musique s'est assourdie depuis la neige - mon cœur aussi. Bruits sourds, musique d'orage qui va poindre. Je vais mourir. Je ne peux pas faire tout ça, ça pèse sur mes épaules, dans le regard hébété que je n'arrive plus à jeter sur le monde.
Et puis dans mon demi-sommeil qui n'en est pas un, je sens son parfum, comme un espèce de rappel à la réalité - qui pourtant n'en est pas une. Tes-mains-attrapent-mes-joues que pourtant je ne peux plus sentir depuis si longtemps. C'est chaud, trop chaud, ça me brule, mais dieu que c'est bon, et que j'en veux encore. Pourrais-je peut être, sans doute, être encore en vie, pour sentir cela? Mademoiselle, il ne faut pas vous laisser mourir comme ça. Je ne me laisse pas mourir, je me laisse rien du tout, je ne pense plus, d'ailleurs mon corps ne m'appartient plus. Emmenez moi, faites-en ce que vous voulez, disséquez-le qu'on rigole, voir ce qu'il y a dedans. Mais plus sérieusement, emmenez moi, je ne veux pas vivre sans vous, je ne sais pas pourquoi, j'ai besoin. Son corps, chaud, ses bras fins qui me soulèvent de la neige, il ne frissonne pas à me voir si maigre, ou au froid qui règne autour. Il m'emporte, là bas, plus loin, à tant haut, chez lui. Bergman. Emporte moi avant que ce ne soit quelqu'un d'autre qui s'en charge, avale moi, laisse moi vivre dans ton ventre, protégée.



*

Mes doigts sur ta peau, comme un conte de fée. Quand je t'ai ramassée, Jane, tu étais froide comme la mort. Je n'ai aucune idée de ce qui m'a fait t'attraper là, dans la neige, et t'amener chez moi. Mais les choses ont changé, après, tellement! Et d'abord ces doigts qui m'obsèdent, le bout de mes doigts sur ta peau, c'est aussi ces espèces de guirlandes lumineuses de toutes les couleurs qu'on mets au mur, ou même dans les sapins de noël. C'est un vaste bordel, ma vie, depuis que ta silhouette formant un ange dans la neige s'est amusée à frapper ma vue. Sale bordel, sale élément perturbateur de ma vie que je ne sais combien bénir. On est partis de Paris très vite - mais je ne sais si on est parti avant, ou après que j'aie découvert que tu étais folle. Folle à lier. On est arrivés chez moi, en Islande, il faisait beau, on est allés dans une clairière au bord d'un plan d'eau. Tu portais déjà notre enfant. Je t'ai, par jeu, attachée à un arbre, assise, de manière brouillonne, pour la forme. Et je t'ai prise en photo, et ton regard si particulier. Je ne sais pas dans quel monde j'ai pénétré, ni si je glisse dans ta folie. Mais je m'en fous. Je veux être là, nulle autre part, quitte à me détruire. Ce monde, là, c'est tout. Tout et rien à la fois, l'essentiel, l'essence de Socrate, je veux aller nulle part autre et mourir dans tes bras, et te porter sur mes épaules.

Maman est partie hier, pendant la nuit. Ça n'a pas fait de bruit, comme si elle était un fantôme qui glisse sur le sol, qui ne fait pas de bruit quand il marche. Je ne suis pas triste, non. Elle s'évapore souvent, là, c'est plus longtemps, mais papa, papa ça lui fait mal là-dedans. Je crois qu'il ne comprend pas maman. Maman a besoin d'espace, les voix qu'elle entend, c'est pour la guider un peu partout dans le monde. Papa m'a expliqué calmement, pour se conduire en adulte, que maman était malade, que sa maladie avait un nom, la schizophrénie, mais c'est des bêtises qu'on raconte au grand, ça, des 'conneries'. Maman va bien. Les autres, eux, n'ont rien compris. Je voudrais suivre maman, mais malgré tout je ne veux pas que papa ai mal, et puis, c'est un ordre de maman dans le mot qu'elle a laissé sous mon oreiller, comme la petite souris: ne t'en va pas, ça va faire trop mal à papa, et ça, je ne veux pas.
Ce que je n'ai pas dit à papa, c'est qu'elle m'a réveillé en partant. Elle m'a entrainé en pyjama, pas réveillé, dans la neige dehors, dans la pâle lumière des réverbères. Elle m'a raconté elle et papa. Comme ils se sont rencontrés, où, comment. J'ai eu envie de citer le Petit Prince, qu'elle me raconte tout le temps depuis que je suis petit, tellement que maintenant, je le connais par coeur. 'J'ai soif de cette eau-là'. Si ma vie doit être une succession de choses banales, je la refuse. J'ai mal, à l'intérieur. Maman est partie, papa a mal, et elle m'a dit, surement, que papa me ferait du mal à moi, pour se venger. Mon corps ne veut plus rien dire, alors, je lui ai dit. Elle m'a dit que je parle déjà comme un grand. Et elle est partie. J'ai mal partout sans pourquoi, et pour apaiser ça, il faut que je cherche, plus profondément, que je fouille, que j'écrive, que je dessine, chante, fabrique mon corps. Voir à travers. Voir plus loin. Comme maman, qui avait tellement plus raison. Et, comme les corps parlent beaucoup plus que les mots, je veux commencer par casser les mots, utiliser mon corps, et voir. Après qu'elle ai tourné au coin de la rue, je me suis allongé dans la neige jusqu'à ce que le froid me brule, puis je suis remonté, et je me suis mis dans mon lit, et j'ai attendu - je crois que je vais attendre toute ma vie.



*


Il fait nuit, et les reliefs des meubles de l'appartement islandais d'Asgeir se distinguent dans le noir. C'est un appartement vaste, avec une grande baie vitrée menant sur le salon. Le salon, d'ailleurs, c'est un vrai bordel. Il est en train de peindre une fresque sur le mur, mais vu sa volonté à faire les choses, l'échelle est toujours là, posée devant un mur à moitié fait. En fait, c'est surtout que les idées naissent dans sa tête à une vitesse ahurissante, donc il commence projet sur projet. Que ce soit peinture, écriture, musique, théâtre, tout le touche, il touche à tout, a besoin de ça. Ce besoin artistique qui le fait créer pour ne pas le détruire de l'intérieur. Le reste des murs est couvert de trucs que lui, ou ses amis, ont écrits. Il y a des taches de peinture partout - ce n'est pas un grand rangeur. Dans un coin trône son piano à queue, un des rares truc qui ne soit pas délabré. Un canapé qu'il a récupéré dehors, un cheval piqué sur un manège délabré avec toujours le bâton qui le transperce au milieu. Il récupère tout. Son appart est une fête foraine à lui seul. Dans une pièce qu'il appelle le débarras, il a mis tous ses trésors de pirate qu'il a capturé dans tous les bouquins du monde - une vieille machine à barbe à papa qui marche encore, des costumes de théâtre ou de clowns, des vieux bouquins empilés qui empêchent presque de circuler (quoi que, de ça, il y en a plein l'appartement), du maquillage de théâtre, des feuilles volantes manuscrites. Dans une autre pièce il a installé une chambre noire, et dans sa chambre, un fil à linge maintient quelques clichés dont il est le plus fier, au dessus de son lit. Dans la cuisine, une étagère soutient tous les sirops dans tous les goûts différents du monde. Encore une fois, on a écrit sur les murs, il y a des carnets partout, avec des notes dedans, enfin, c'est la recherche la plus totale. Recherche de quoi? Il ne saurait pas le définir lui même. Il vit en Islande, et cherche, et observe, et vit, et crée, surtout, crée. Qui sait ce que lui apporte l'avenir, il lui semble que l'essentiel est là beaucoup plus que dans les pauvres petites histoires quotidiennes: si on vit en se laissant balancer, alors, quel intérêt qu'on soit sur terre beaucoup plus que d'autres? Les instruments s'empilent. Les dvd aussi. Il a installé une toile au mur pour faire genre cinéma. Il cherche. Ça sent l'encens ou la clope par ici, et peu importe son passé, les coups de son père, les écoles spécialisées pour délinquants ou ralentis. Il n'est rien de tout ça. Il refuse de devenir ce que la société aurait voulu faire de lui. Ridicule, cliché, adolescent? Peut être. Mais il est temps de lâcher prise pour glisser autre part, plus loin. Sans ça le quotidien, le truc qui fait le plus peur au monde au jeune homme, va le bouffer. Destruction/reconstruction. Il lui semble avoir commencé ça il y a des années - oui, depuis ses dix ans. Quand sa mère est partie.

(Re)Bienvenue. Dis-moi si ta fiche est terminée, je ne sais pas si tu veux ajouter quelque chose. Merci de nous suivre une nouvelle fois.

Bienvenue.

Merci à toutes les deux - god, ce changement pour Billie Piper est judicieux

Je pense avoir fini, oui!

Je te valide beau gosse!

Merci belle jeune femme